MOOC : prenez votre destin en main !

Se former en continu avec des cours d'une grande université, c'est possible grâce aux MOOCs.

Le marché du travail Suisse est en plein bouleversement. Pour tenir le rythme, il faut se former continuellement.

Le MOOC devient un outil incontournable, il révolutionne notre manière de penser l’enseignement. Mouvement né aux Etats-Unis, il pourrait bien changer la donne en matière de formation continue.

La Suisse fait figure de pionnière en la matière.

La France rattrape son retard mais les Universités sont encore timides. Piqûre de rappel sur le vocabulaire “MOOCien” et tour d’horizon des formations proposées des deux côtés de l’arc lémanique.

Parlez-vous MOOC ?

mooc

MOOC est un acronyme qui signifie “Massive Online Open Courses”, traduit en français par Formation en Ligne Ouverte à Tous (FLOT) ou Cours en Ligne Ouvert et Massif (CLOM)

Mais c’est bien l’acronyme MOOC qui devrait rester . D’ailleurs, le mot fait son entrée dans le Larousse 2016!

 

Un MOOC, c’est la rencontre de 4 éléments :

  • un cours avec des objectifs pédagogiques. Ces cours sont émis par des institutions académiques la plupart du temps (Université, Grandes écoles, écoles de commerce…) Mais rien de vous empêche d’en créer un.
  • une diffusion en ligne assurée par une plateforme. La plus connue est Coursera.
  • son ouverture : il est accessible à tout public sans prérequis de diplôme.
  • le fait qu’il soit massif : le nombre de participants n’est pas limité. Il arrive que des cours rassemblent plusieurs dizaines de millier d’inscrits.

La plupart des MOOCs sont des xMOOC basés sur l’apprentissage de contenu.
Il existe une variante appelée cMOOC : ce sont des MOOC participatifs basés sur le connectivisme : les participants créent eux-même leur contenu. Plus besoin de profs!

Notez aussi l’existence des COOC, pour Corporate Online Open Course, où c’est une entreprise qui diffuse son savoir auprès des salariés ou de ses clients.

Enfin les SPOC, Small provate online course, s’apparentent à des cours en ligne en cercle restreint avec un nombre d’accès limité.

Un MOOC se décline traditionnellement en trois composantes et dure plusieurs semaines :

  • des vidéos hebdomadaires découpés en séquences de dix minutes
  • des quizz et des exercices pour valider les connaissances. Il arrive souvent que les MOOCs adoptent un style de correction dit “correction par les pairs”.

Le poids des plateformes américaines

Impulsés en 2008 par des chercheurs canadiens comme George Siemens et Stephen Downes, les MOOCs ont été popularisés dès 2012 par des établissements d’enseignement supérieur américains de renom : Stanford, Harvard ou le MIT (Massachusetts Institute of Technology)

Pour rappel, un MOOC a besoin d’une institution académique qui crée le contenu (Université, Ecole d’Ingénieur, Ecole de commerce…) et d’une plateforme en ligne pour le diffuser.

Privilège des premiers entrants, les plateformes américaines Coursera, EDX et Udacity monopolisent le secteur et elles continuent leur progression, loin devant les plateformes européennes. Ainsi, d’après e-m-consulting, Coursera est passé de 10.5 millions d’utilisateurs, fin 2014, à près de 16 millions fin 2015. La plateforme propose à elle seule environ 1500 cours.

Pour tenter de contrer l’hégémonie américaine, la France a lancé la plateforme FUN (France Université Numérique) à l’initiative du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Polytechnique, Télecom Bretagne, l’Institut Mine Telecom et le CNAM sont parmi les pourvoyeurs de cours.

Un axe fort de développement de Coursera est la délivrance d’attestations de qualification, dites Credentials, l’équivalent des ECTS en Europe. Coursera cherche à développer des certificats spécialisés avec des universités ou entreprises dans leurs domaines de compétences. L’idée est de créer des parcours spécialisés sur un sujet donné, permettant d’accéder à une reconnaissance formalisée par un certificat.

La Suisse, pionnière européenne

L’EPFL (Ecole Polytechnique de Lausanne) est le pionner en Europe en se lançant, dès 2012 dans la conception de MOOCs. L’école a construit une véritable machine de guerre : la MOOC Factory située dans son Rolex Learning Center.

Concrètement, il s’agit d’un studio dans lequel les enseignants conçoivent la formation et se filment . Un kit pédagogique et une équipe du centre les aide à concevoir leur cours. Il est possible à tout à chacun de créer son MOOC. Il suffit de répondre à l’appel à projets lancé chaque année par l’EPFL. L’école se charge de sélectionner les dossiers qui bénéficieront de son appui.

A fin mars 2016, l’EPFL propose 31 cours allant de la themodynamique à l’urbanisme en passant par l’informatique. L’EPFL a choisi la plateforme américaine Coursera pour les diffuser.

L’Universite de Genève (Unige) s’est positionnée plus tardivement sur les MOOCs. Elle propose 9 cours et 11 sont en préparation. La physique des particules, une introduction aux droits de l’homme et la fièvre Ebola sont notamment au menu.

Money idea

L’Unige lance début avril un cours sur les marchés financiers et la gestion de fortune en partenariat avec UBS. La banque utilisera ce MOOC pour former ses employés.

Le programme se divise en 4 contenus distincts composés de 4 à 6 heures de vidéo didactiques représentant environ 10h de travail, lectures et évaluations non comprises.

 

Autre particularité : l’inscription à l’ensemble des modules s’élèvent à 315€. Une aide financière est proposée pour les étudiants n’ayant pas les moyens d’acquitter les frais.

La France, le challenger

En France, les écoles de commerce et d’ingénieur produisent de plus en plus de MOOC. Les Universités sont en retard par rapport à leurs homologues américaines. Autre facteur spécifique à la France : la récente réforme de la formation professionnelle, le CPF (Compte Personnel de Formation) qui réoriente les financements en priorité vers les programmes certifiants.

Comme la France a le culte du diplôme, les MOOCs français doivent s’adapter.

Ainsi, le MOOC « ABC de la gestion de projet » de l’École centrale de Lille, créé par R. Bachelet, est le premier MOOC certifiant en France : il délivre des crédits ECTS (European Credits Transfer System) et inaugure de nombreuses innovations : parcours individuels ou par équipe, modules de spécialisation, recherche sur l’évaluation par les pairs…

Du côté des plateformes, trois profils se distinguent parmi les grandes Ecoles et Université françaises : ceux qui proposent leurs cours sur Coursera, ceux qui vont vers France Universite Numérique (FUN) et les indépendants.

France Education Concept

Rappelons qu’en réaction aux grandes plateformes américaines, le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a lancé en octobre 2013 FUN (France Université Numérique) L’objectif est de fédérer les projets des universités et écoles françaises pour leur donner une visibilité internationale.

Au sein de cet univers, un acteur indépendant et original est le site OpenClassRooms qui propose depuis 2013 des MOOCs centrés sur le digital (développement informatique, entrepreunariat…). Ces MOOCs font l’objet d’une co-conception entre l’auteur et un ingénieur pédagogique. Depuis juin 2015, OpenClassRooms ouvre un titre professionnel de niveau II reconnu par l’Etat et enregistré au RNCP en partenariat avec l’IESA Multimédia. Le diplôme est identique à celui délivré par une école traditionnelle.

Le parcours dure entre 6 et 12 mois pour un prix de 300€/mois. Au final, une formation certifiante bien moins chère qu’une formation traditionnelle.

Quel avenir pour les MOOCs ?

Les MOOCs sont une réelle innovation. Il est probable qu’ils vont faire bouger les lignes au niveau de la formation continue des salariés en France et en Suisse. C’est moins sûr au niveau de la formation initiale. L’UNIGE et son partenariat avec UBS est certainement le précurseur de ce que sera la formation continue au sein des entreprises.

Loin du modèle du tout gratuit, l’avenir des plateformes américaines ou européennes semblent désormais se construire autour de la délivrance payante de Credentiels ou de crédits ECTS en Europe. La délivrance de certification reconnue par l’Etat comme le fait OpenClassRoom en France est sans aucun doute possible l’avenir du MOOC.

 

 

Ces MOOCs diplômants devraient résoudre le problème central qui reste toujours les abandons en cours de route. On estime ainsi qu’environ 10% des inscrits seulement terminent leur formation! La certification va également accroître l’intérêt des recruteurs.

Vous l’avez remarqué ? Les MOOCS font aussi leur entrée sur les profil Linkedlin ou Viadeo. A votre tour de tester. Bon MOOC à vous!

About the author

Diplômé de l'ISFA (Institut de Sciences Financière et d'Assurances) en Ingénierie Financière, Arnaud a travaillé dans l'Asset Management et est un passionné de technologie

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