Hausse du Chômage : la Romandie plus touchée que Bâle

Les derniers chiffres de l’emploi en Suisse, publiés par le Secrétariat à l’économie (Seco), indique une forte progression du taux de chômage qui passe de 3.4 % en novembre à 3.7 % en décembre 2015, soit 158 629 personnes.

Pour retrouver des chiffres aussi importants, il faut remonter au premier semestre 2010 où le taux de chômage avoisinait les 4.2 %. Cependant, cantons et professions ne sont pas touchés de la même manière…

Depuis juillet 2015, le chômage en Suisse connaît une hausse constante, attribuée en partie à l’abandon du taux plancher, il y a désormais un an. Entre décembre 2014 et décembre 2015, les chiffres montrent une progression nette du chômage de 7.5 %.

Cette hausse générale semble toutefois particulièrement concerner la Suisse romande : en un an, Genève accuse une augmentation de 6 % de son nombre de chômeurs tandis que Neuchâtel frôle les 10 %.

Le taux de chômage, en décembre 2015,  s’est davantage accru en Suisse romande et au Tessin que dans le reste de la Confédération.
En Suisse alémanique, il avoisine les 3.1 %, restant ainsi en dessous de la moyenne nationale (3.7 %).
Malgré tout, les cantons de Zurich (3.9 %) et de Bâle (4 %) ne sont pas épargnés par la hausse du nombre de demandeurs d’emploi.

 

Les chiffres du chômage en Suisse © Seco
Les chiffres du chômage en Suisse © Seco

 

 

En 2016, un taux de chômage de 6 % pour Genève ?

Le département de l’emploi du canton de Genève estime, dans un communiqué, que les perspectives en 2016, ne vont pas dans le sens d’une amélioration et prédisent un taux de chômage, en 2016, aux alentours de 6 %.

Fin décembre, le taux de chômage à Genève, établi par la Seco, atteignait les 5.7 %. Il est à noter que les étrangers sont plus touchés (+2.2 % d’inscrits) que les Suisses (+1.3 %), ce qui peut être expliqué par une plus forte concentration de travailleurs frontaliers sur le canton genevois et les conséquences de l’abandon du taux plancher qui a eu un impact négatif sur les secteurs professionnels dans lesquels les frontaliers sont très présents, comme le commerce ou l’hôtellerie-restauration.

Le canton de Neuchâtel, quant à lui, se distingue par le taux de chômage le plus élevé de Suisse : 6.1 %. En cause : une économie qui s’appuie majoritairement sur deux secteurs exportateurs, l’horlogerie et les machines, et donc particulièrement soumis aux fluctuations du franc.

En revanche, le canton de Vaud semble plutôt bien s’en sortir puisqu’il enregistre une variation du nombre de chômeurs entre décembre 2014 et décembre 2015 parmi les plus basses de la Confédération (+0.1 %). La hausse de +0.3 % entre novembre et décembre 2015 s’explique, selon l’État de Vaud, par un ralentissement des activités du bâtiment, soumises à la saisonnalité.

Taux de chômage en décembre 2015 en Suisse © Seco
Taux de chômage en décembre 2015 en Suisse © Seco

Une embellie pour les secteurs du commerce et des services bancaires ?

Si le nombre de chômeurs dans les industries de l’horlogerie et de la construction de machines est désormais très marqué, avec des hausses respectives de 36.6 % et 31.5 % en un an, la bonne nouvelle pourrait venir des secteurs du commerce et de l’hôtellerie-restauration qui connaissent un regain d’activité après avoir été très fortement pénalisés par l’abandon du taux plancher.
Est-ce l’effet ponctuel des achats de fin d’année et des réservations pour les fêtes ? Pour l’instant, reste à préciser les raisons du regain d’activité sur le dernier trimestre dans ces secteurs victimes de l’abandon du taux plancher.

Dans le secteur bancaire, la baisse du nombre de chômeurs se poursuit lentement, mais sûrement, contre toute attente !

En revanche, une hausse du taux de chômage s’observe dans les secteurs de l’industrie chimique et de la pharmacie.
Entre décembre 2014 et décembre 2015, la chimie connaît une variation de +21.1 % (+9.1 % par rapport à novembre 2015) tandis que la variation dans les domaines de la pharmacie et de la recherche est de +12.2 % (+5 % par rapport à novembre 2015). Ceci explique que la région de Bâle souffre aussi.

Le recours au chômage partiel

Les chiffres du chômage publiés par le Seco font également état d’un phénomène récurrent en 2015 qui reflète assez bien les difficultés actuelles rencontrées par les entreprises suisses : le recours de plus en plus fréquent au chômage partiel.

En décembre 2015, la diminution des horaires de travail a touché environ 6’000 travailleurs, soit 25,5 % de plus qu’en novembre. Sur l’année 2015, 12.2 % d’entreprises supplémentaires ont recouru aux réductions d’horaires pour faire face aux baisses d’activités.

A suivre

En cette période anniversaire de la fin du taux de change plancher pour le Franc Suisse, les journaux publient beaucoup d’analyses sur son effet sur le chômage.
Certains interpellent les représentants politiques à ce sujet.

Pour ce qui nous concerne, nos prochains articles se concentreront sur les stratégies à développer pour préserver son emploi et pour se réorienter sur des secteurs moins touchés.

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Journaliste depuis plusieurs années, Elodie a travaillé auprès de plusieurs médias suisses et français pour lesquels elle aborde des thématiques d'actualité, d'économie et de société.

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