L’idée d’un péage urbain à Genève fait débat

Le péage urbain est déjà utilisé dans certaines métropoles européennes comme ici à Londres.

Face à l’encombrement routier dans les centres villes et à la pollution générée, les élus tentent de trouver des solutions adaptées et efficaces.

Les jeunes socialistes avaient déjà lancé l’idée. Cette année, c’est Luc Barthassat, Conseiller d’Etat qui a relancé le sujet d’un péage urbain.
Face aux difficultés financières rencontrées par l’Etat de Genève, une telle taxe permettrait de financer de nouvelles infrastructures de transports en commun.

Avantages, inconvénients, les avis sont naturellement partagés.

La solution contre l’encombrement routier : un péage urbain

Le péage urbain consiste à faire payer une taxe aux automobilistes qui utilisent leur véhicule à l’intérieur du périmètre balisé. Il peut s’agir d’une zone précise, comme c’est le cas à Londres ou bien d’une portion de route comme à Stockholm.

Concernant la délimitation, Luc Barthassat conseiller d’Etat, a indiqué l’option d’un péage à la frontière du canton. L’élargissement du projet au canton pénaliserait davantage d’automobilistes qu’un péage de centre ville mais engendrerait de plus grandes recettes à réinvestir ensuite dans des projets de transports en commun.
Ce système, déjà appliqué par plusieurs villes européennes, a deux objectifs : générer de nouvelles recettes qui et limiter l’accès au centre ville.
Par cette taxe les autorités espèrent diminuer la concentration de véhicules dans le centre ville de Genève et limiter du même coup l’émission de gaz à effets de serre.

Un péage oui mais à quel prix ?

Plusieurs possibilités de tarifs sont envisageables, comme appliquer une taxe en fonction du type du véhicule, son empreinte environnementale, sa fonction (professionnel ou individuel) mais également de son taux d’occupation (nombre de personnes présentes au sein du véhicule). Les tarifs peuvent également être plus élevés lors des périodes de pointe.

En première estimation, l’objectif financier pourrait s’élever à 50 millions de francs annuels. Selon le conseiller d’Etat dans la Tribune de Genève : «Sachant que 250’000 véhicules pénètrent chaque jour sur le territoire genevois, si l’on met en place un péage à 1 franc, à raison de 200 jours ouvrables par an, on atteint 50 millions de francs de recettes annuelles pour le fonds».

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce balon d’essai ne fait pas consensus. Rendons grâce au conseiller d’Etat d’avoir eu le courage de mettre sur la table une solution difficile à faire accepter. Très critiquée à Stockholm lors de sa mise en place, elle y est maintenant plébiscitée.

Une application qui fait débat

Certains mettent en avant les inconvénients d’une telle réforme : la baisse d’attraction dans les commerces et les centres villes qui aurait des conséquences néfastes sur l’économie de Genève. La question de la compatibilité  juridique de cette mesure est également débattue. Le péage urbain est-il en effet en accord avec la constitution concernant le libre choix des transports pour les individus ?

Le nombre important de travailleurs frontaliers qui utilise la voiture pour venir travailler ajoute une dimention politique à la question d’un péage urbain. Mais la problématique est plus large : comment réguler la concentration d’automobiles dans les villes européennes ?

D’autres alternatives sont possibles

D’autres alternatives existent. Le covoiturage, partage d’un même trajet avec plusieurs individus, est encouragé par des élus et des entreprises de la région. Ce type de transport est en effet simple et économique. Il impacte faiblement l’environnement. Pour pénétrer dans le bassin lémanique, actuellement 90% des frontaliers prennent le volant seuls. C’est trop, compte tenu des économies qui peuvent être réalisées grâce aux covoiturages (environ 2’500 euros/ an par covoitureur ).  

Pour impulser davantage la pratique du covoiturage, des élus de France et de Suisse ont lancé une démarche conjointe en septembre.
Un portail internet commun regroupe le bouquet de sites précédents centralise maintenant toutes les offres de la région : Covoiturage-leman.org . D’autres intitiatives  sont étudiées pour promouvoir ce type de transport : aménagement de place de stationnement et voie de circulation dédiée aux covoiturages.

L’idée d’un péage urbain fait débat et certains s’affrontent afin de savoir s’il est préférable de le délimiter aux cantons ou à la ville. L’essentiel c’est que le sujet soit mis sur la table, que les élus s’appuient sur les expériences d’autres villes et gardent en tête que les changements les plus importants sont quelques fois les plus simples (covoiturage etc…).

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A Londres pour quelques mois, Anne Louise profite de cette distance pour observer l'actualité frontalière avec un nouveau point de vue. Elle suit particulièrement les questions de société et les tendances. Elle vous fait partager ses bons plans !

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Commentaires

  1. Effectivement important de trouver une solution a ce temps perdu pour les gents dans leur voiture et surtout a cette pollution, mal invisible mais plus que dangereux.
    La solution effectivement il faut en débattre : Il faudrait quand même éviter le péage urbain qui équivaut à dire si tu as de l’argent tu peux peux polluer sinon tu te débrouille.
    Pourquoi ne pas utiliser les voies de bus pour les voitures contenant 3 ou 4 passagers… sur une période de test voir si cela ne gêne pas les bus et si cela augmente le co-voiturage.

  2. Avatar for Lionel Lionel says:

    si le paiement est en fonction des revenus, de la puissance de la voiture, etc., pourquoi pas ? Après, c’est vrai que ça risque vite d’être une manifestation de propriétaires de voiture de luxe :smile:

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