Genevois sans Frontière, des candidats genevois se positionnent

L'équipe de GSF et les candidats PDC Raymond Loretan et Guy Mettan

Notre article de la semaine dernière concluait :  les frontaliers doivent mobiliser les acteurs politiques français sur la radiation CMU.

Voyons comment les suisses mobilisent leurs élus sur la défense de leurs intérêts.

Vendredi 14 août, la séance du Conseil des suisses de l’étranger s’est tenue à Genève. Nous y avons rencontré Genevois Sans Frontière (GSF), association française de Suisses qui résident en France voisine de Genève.

Ces Suisses de l’étranger, proches du Parti Démocrate Chrétien (PDC) ont identifié 8 points prioritaires.
Les candidats des élections fédérales d’octobre 2015 qui s’engageront sur cette feuille de route seront soutenus par l’association.
C’est le cas de Raymond Loretan, Guillaume Barazzone, Guy Mettan du PDC.

Et si les frontaliers imitaient cette démarche côté français ? Commencer par définir une plateforme, demander aux candidats de se positionner et enfin, juger par le bulletin de vote.

La feuille de route du GSF

Le manifeste regroupe des initiatives à court terme (comme la mobilité) et des actions à plus long terme (comme le statut de bi-résident).

Cliquez sur l’image pour afficher l’ensemble du manifeste.

Nombre  de ces sujets sont abordés sur notre tribune le Blog des Frontaliers.

Normal, malgré des dénomination différentes, les populations des suisses installés en France et des frontaliers se recouvrent largement.
Qu’ils s’appellent pendulaires, bilatéraux, Suisses de France voisine, frontaliers… ils sont confrontés à des situations similaires.

Convergence et recouvrement

Sur la feuille de route du GSF on trouve des sujets que nous suivons de près :

  • La mobilité douce et les transports en commun transfrontaliers
  • L’iniquité d’un chômage de frontaliers géré par la France alors que c’est la Suisse qui a collecté les cotisations et qui est plus à même d’aider la réinsertion sur le marché du travail le plus actif (Suisse)
  • La santé transfrontalière

On trouve aussi des propositions du GSF ciblées pour les suisses qui résident en France :

  • Un statut de bi-résident qui ouvre une couverture sociale dans le pays de la cotisation (la Suisse) plutôt que dans celui de résidence (la France).
  • La préservation de l’accès à l’instruction publique cantonale pour des enfants suisses résidents en France.

D’autres exemples européens

Le site du GSF présente aussi des analyses pertinentes comme cet l’article sur comment Bâle réussi à bien fonctionner avec ses voisins français et allemand.

C’est un retour d’expérience utile pour faire progresser l’efficacité et la résonance du « Grand Genève ».
Il souligne l’importance de la société civile dans sa réussite.

Les références aux expériences de démocratie directe de l’agglomération Francfort/Slubice, à la frontière germano-polonaise, et au « parlement civil » à la frontière Hongrie/Slovaquie vont dans ce sens.

Plus petit, plus proche … plus efficace

On peut imaginer la grande agglomération Lémanique dynamisée par la société civile et la démocratie directe.

Le vocable minimaliste de « petit Genève » a été utilisé par François Lonchamps pour qualifier des briques du « Grand Genève ».
Ce sont des initiatives légères, simples,  comme l’ajout d’un arrêt à une ligne de bus, un horaire modulé, une zone de parcage « pick and go » pour car-sharing …  Elles ne sont pas la chasse gardée des élus.
Elles peuvent aussi provenir de l’intelligence collective de la démocratie participative. Elles questionnent l’élu sur sa capacité à obtenir des résultats à court terme et à inciter, fédérer, démultiplier l’énergie de ses administrés.

La prise de risque

On a aimé la prise de risque du GSF avec sa proposition de réactiver les zones franches autour de Genève et élargir leur domaine d’activité d’origine (l’agriculture) vers les services.

Il faut du courage politique pour  voir dans les zones franches un activateur de développement économique alors qu’un modèle approchant (l’aéroport de Bâle-Mulhouse) a dernièrement été l’objet de crispations transfrontalières.

C’est courageux de laisser de côté la « langue de bois » et d’inciter  à ce que les suisses « faux résidents secondaires » en France se déclarent en France et participent à la vie locale.

Donnant-donnant avec les élus français

La démarche politique du GSF (publication d’une feuille de route et demande aux candidats suisses de se positionner) est à étudier pour ceux qui mènent le combat en cours pour la radiation CMU.

Les élections régionales françaises de décembre 2015 seraient une opportunité pour initier l’approche mais le conseil régional n’a aucune compétence sur le sujet de la santé.

Resterai donc à contacter les députés français et à conditionner le vote des frontaliers pour 2017 contre un appui à la résiliation CMU. En somme, bâtir une relation donnant-donnant avec ses élus !

Bravo au GSF d’avoir ouvert toutes ces pistes de réflexion et d’action !

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