Genève, trop dangereuse pour les vélos ?

A l’heure où un système privé de vélos en libre-service voit le jour à Genève, les aménagements de la ville en matière de déplacements doux restent toutefois peu sécurisants pour la majorité des usagers. Un développement de ces services devrait pousser des investissements en matière de sécurité.

Vélo Public GE investit Genève

Depuis début juin, une première phase test est lancée à Genève par Vélo Public GE, un système privé de libre-service de vélos qui s’inspire du concept Velospot (actif à Bienne, Neuchâtel,La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Thun). Jusqu’à l’automne, seules six stations seront fonctionnelles afin de déterminer précisément les besoins du grand public ainsi que les lieux les plus pertinents pour l’installation de nouvelles stations.

Dès 2016, le concept sera étendu avec l’ouverture de 125 stations, dont la moitié à Genève et le reste à Carouge, Vernier, Ornex, Meyrin et Lancy, et la mise à disposition de 1’100 vélos. Pour les tarifs, Vélo Public GE s’appuie sur les expériences de ses prédécesseurs à Bienne ou Neuchâtel … Un forfait annuel coûtera environ 80 francs, avec des utilisations illimitées ne dépassant pas une demi-heure. Au-delà, une surtaxe s’appliquera, de l’ordre de 2 francs de l’heure. Un second forfait annuel à 120 francs donnera accès à tous les systèmes Velosport suisse. D’autres abonnements sont également à l’étude.

Si le Velospot privé devance de plusieurs mois le projet public des Transports publics genevois (TPG) en raison de l’enlisement au parlement, le réseau public reste cependant d’actualité. En effet, les TPG ont rendu vendredi 12 juin un rapport au Conseil d’Etat, et un appel d’offres sera lancé le 2 juillet pour la mise en service du réseau dès le printemps 2016.

Un réel besoin ?

Entre 1987 et 2001, le trafic cycliste a augmenté de 137 % dans la seule agglomération genevoise, et si plus de 60 % des ménages du canton disposent d’un vélo, les dernières statistiques sur les moyens de locomotion doux montrent maintenant un net recul de l’utilisation du vélo en ville au profit des déplacements à pied et des transports publics. Désormais, à peine 7 % des trajets s’effectueraient à vélo.

La principale raison invoquée est la dangerosité de ce mode de déplacement qui ne bénéficierait pas de pistes cyclables suffisamment protégées. Pourtant, la ville a investi dans ces infrastructures, et près de 120 km de routes, sur 200, disposent désormais de pistes cyclables. Mais il reste des écueils : interruption des pistes cyclables à chaque carrefour, routes qui empiètent sur le réseau, scooters utilisant abusivement les aménagements, densité et vitesse du trafic automobile, et vols (plus de 2’000 vélos volés chaque année).

Au final, plus de 2/3 des utilisateurs de vélos craignent pour leur sécurité dans les rues de Genève et préfèrent utiliser d’autres moyens de transport plus sécurisants. Dans ces conditions, le lancement de Velospot est-il opportun ? Oui, à en croire les TPG et Velospot qui voient dans le concept un moyen de faire des avancées en matière de sécurisations et de multiplications des infrastructures …

La mobilité, sujet d’actualité

En plus du vélo public, on note que cet été, la mobilité est un sujet d’actualité. Le péage urbain a une nouvelle fois été cité par l’exécutif Genevois. Sur ces sujets, l’expérience scandinave est à détailler. Nous le ferons dans nos prochains articles.

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