Stationnement à Genève et perspectives d’avenir; la bataille des parkings n’est pas terminée

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Les tracas de stationnement à Genève font partie de la routine d’un grand nombre d’entre nous.

Les conducteurs qui côtoient cette ville internationale très fréquentée savent que les parkings, à l’instar de l’or, sont rares et coûteux.

La ville ne cesse cependant de se préoccuper par l’esthétisme, le développement de l’urbanisme et la mise en œuvre de l’agenda 21 tout en essayant de répondre aux besoins des différents usagers du domaine public.

Si l’encouragement à la mobilité « douce » (vélo, marche, transports en commun, covoiturage) ne passe plus inaperçu, le problème du stationnement des voitures reste au cœur des préoccupations de l’aménagement du territoire.

 

Les habitants et les visiteurs au cœur du plan de stationnement 2013-2019

La section 3 de la Loi d’application de la législation fédérale sur la circulation routière (LaLCR) dispose que le Conseil d’Etat établit un plan directeur qui coordonne et oriente la politique de stationnement. Nous avons parcouru quelques priorités qui ressortent du plan directeur de stationnement du 22 mars 2012 ainsi que de son plan d’action de 2013-1019.

Parmi les objectifs principaux on retrouve la volonté de mieux répondre à la demande des habitants et des visiteurs sans pour autant encourager les stationnements des pendulaires près du lieu de travail.
En effet, contrôler la gestion des places de parking existantes peut remplacer la nécessité d’en construire d’avantage. Le fait, par exemple, d’en restreindre l’accès aux pendulaires (parkings de longue durée) permet non seulement d’avantager le stationnement des visiteurs de courte durée, mais également d’inciter l’utilisation des transports en commun et de faciliter la circulation aux heures de pointe.

Les habitants des quartiers n’échapperont pas forcément à quelques restructurations, une légère augmentation des tarifs des macarons zones bleues et le durcissement des conditions d’octroi sont deux actions également envisagées à l’heure actuelle.

Des parcs relais P+R en expansion

La maintenance des parcs relais (P+R) coûte cher et pourtant beaucoup de places restent inoccupées. L’un des objectifs de la ville de Genève et des communes voisines serait de faire en sorte d’optimiser ces parcs relais au maximum. C’est pourquoi l’accès aux autres stationnements privés ou publics dans les environs doivent être contrôlés.
Des places gratuites ou faciles d’accès inciteraient les pendulaires à laisser leur voiture toute la journée au dépend de l’accès aux habitants du quartier ou des visiteurs. Des places trop facilement accessibles feraient également concurrence aux parcs P+R et porterait préjudice au financement de ceux-ci.

Les actions futures auront donc pour objectif d’inciter les pendulaires à utiliser les places P+R en diminuant ainsi les embouteillages dans les zones surchargées. Cette maîtrise du stationnement pendulaire dans les secteurs bien desservis par les transports en commun s’inscrit au-delà de la frontière suisse.

Le financement de nouveaux projets P+R dans les zones frontalières au cœur des tensions franco-suisses

Cinq parcs relais P+R situés en France voisine verront bientôt le jour. Ces derniers seront situés à Annemasse, à Saint-Julien, à Veigy et à Valleiry et sont destinés aux travailleurs frontaliers.

Le Grand Conseil a approuvé l’année dernière une participation financière au vue de l’intérêt que porte le canton de Genève au désengorgement de ses rues.
Par la suite, le MCG a cependant réussi à récolter les signatures nécessaires pour que le peuple se prononce sur l’annulation dudit engament financier. La question de la participation pécuniaire à hauteur de 3,1 million fera très bientôt l’objet d’un référendum.

L’exemple de quelques entreprises suisses qui prennent déjà leurs dispositions

L’un des objectifs du canton de Genève pour les années à venir est de « récupérer de l’espace public de stationnement et de le redistribuer à d’autres usages ». L’augmentation de la demande de places de stationnement ne peut trouver une offre proportionnelle.

Quelques entreprises ont déjà compris qu’il était dans leur intérêt de trouver des solutions.
Comme l’a souligné le « Temps », des entreprises comme Nestlé et l’Aéroport international de Genève font preuve d’innovation pour encourager les employeurs à réduire l’utilisation de la voiture.

Après un recrutement abondant chez Nestlé Vevey, par exemple, on comptera bientôt une seule place de stationnement pour quatre employés. La solution trouvée à cette sur-demande est la distribution des places selon des critères de nécessité. De plus, des stations de vélos en libre-service sont à la disposition des employés. Enfin, les travailleurs qui renoncent à une place de parking ont une prime mensuelle supplémentaire.

L’Aéroport international de Genève, quant à lui, en plus de proposer des abonnements et des primes d’écomobilité, a mis en place un système gratuit de navettes allant même en France voisine. Ce système de transport est financé, en partie, par l’augmentation du prix des places des parkings de l’aéroport.

Mieux vaut prévenir que guérir

Il incombe donc à tout un chacun de prendre en compte les contraintes que l’augmentation du trafic routier impose aux infrastructures.

Cette tendance générale qui est de plus en plus visible risque de se matérialiser dans le futur par des initiatives concrètes qui pourraient avoir un impact particulier sur les frontaliers. On ne serait guère étonnés de voir naître dans le futur des assujettissements à des vignettes ou à des péages.

On ose alors insinuer que mieux les travailleurs frontaliers réduiront leur empreinte sur l’utilisation des infrastructures par l’utilisation de mode de transports plus « doux » tels que les transports en commun ou le covoiturage, moindre sera la dureté des mesures à venir, et meilleures leurs conditions de transport !

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