Professionnels de santé : le manque de personnel s’aggrave en Suisse

La pénurie de professionnels de la santé conduit la Suisse à recruter massivement à l’étranger

La pénurie de personnel médical est une donnée qui fait souvent la une de l’actualité sur Suisse.

C’est un problème bien connu aussi des frontaliers, car la demande en professionnels de santé implique un besoin de recrutement de personnel étranger très important.

La formation de jeunes diplômés en interne est largement insuffisante pour palier aux besoins de la Suisse, deux chiffres permettent de mesurer l’ampleur du phénomène :

– Les hôpitaux recrutent entre 25% et 50% de leur personnel à l’étranger.

– 250 médecins généralistes sont formés chaque année, or il en faudrait 2500 !

Un pays très « médicalisé »

Une des spécificités, un paradoxe même au vu de la situtation, est que la Suisse est un pays avec une densité médicale très forte.

Selon un étude de 2011 de l’OCDE, la Suisse est le deuxième pays au monde derrière l’Autriche en terme de densité médicale avec 3,8 médecins pour 1000 habitants.

Néanmoins la demande n’est pas prête de fléchir si l’on tient compte du vieillissement de la population.

Les effets du manque de personnel

Les experts pointent plusieurs problèmes dus au manque de personnel : vieillissement de la profession (2/3 des généralistes ont plus de 57 ans) et fermetures de services par manque de spécialistes.

L’accueil de médecins étrangers ne va pas non plus sans poser certains problèmes, au point que certaines organisations étrangères accusent la Suisse d’épuiser le réservoir médical de certains pays.

L’Allemagne, la Grèce et l’Italie fournissent ainsi une grande majorité de la main d’oeuvre qualifiée étrangère employée en Suisse dans le secteur de la santé.

La situation est critique, au point que l’observatoire de la santé à signaler que d’ici 2020, une consultation sur quatre risque de ne pas être satisfaite.

Source : OCDE, Observatoire de la santé, Tribune de Genève.

3 Comments

  1. Comme médecin, j’ai vu arriver des médecins d’Europe de l’Est et du Brésil (après un passage par le Portugal) et j’ai partagé des gardes avec eux.

    Si le niveau de la médecine au Brésil est reconnu, le niveau de la médecine en Europe de l’Est doit encore beaucoup progresser pour arriver aux standards d’Europe de l’Ouest.

    Je m’interroge sur :
    – La qualité la prestation
    – Les équivalences des diplômes concernés
    – Si il y a contrôles sur copies des diplômes que fournissent ces nouveaux arrivants.

    On m’a aussi rapporté des cas de nouveaux arrivants qui envoyaient des mailings pour se construire rapidement une clientèle. Cela ne me semble pas très déontologique.

    Nous avons un besoin de personnel médical et la Suisse est un pays qui attire.
    Ne serait il pas possible de se débrouiller pour faire venir les meilleurs et rien que les meilleurs ?

    1. Merci pour cette intervention très intéressante.

      En effet, le manque de personnel ne semble pas pouvoir être réglé en interne ou en tout cas pas rapidement (désintérêt des étudiants, durée des formations, augmentation des besoins…)

      Par conséquent un tel besoin de personnel doit inciter la Suisse à mettre en place un réel système avec une charte, des formations et un suivi, afin d’aider les établissements médicaux dans leurs recrutements.

  2. Pour préciser quelques points que j’ai déjà mentionné, Le médecin cantonal J. A. Romand indique que :
    66% des demandes d’installation de cabinet proviennent de médecins Genevois.
    17% proviennent de médecins français.
    17% proviennent de médecins d’autres pays européens.

    L’association des médecins de Genève demande que la formation des nouveau venus soit vérifiée.
    Le député radical P. Saudan appuie cette demande et précise que les diplômes des demandeurs devraient figurer sur le papier à entête et la plaque du cabinet.
    Le sujet est donc bien d’actualité.

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