Frontaliers, nos meilleurs ennemis

L'Hebdo présente un dossier sur les tensions au sujet des frontaliers

Quel titre provocateur pour la revue Suisse l’Hebdo de cette semaine !

L’article indique que la Suisse accueille 246 000 travailleurs frontaliers, soit 6% des actifs du pays, une statistique qui ne passe pas inaperçue.

La proportion de frontaliers parmi les actifs est un sujet brûlant, elle dépasse 20% dans les cantons de Bale-ville, Genève et le Tessin, et des tensions existent.

L’Hebdo s’attelle à souligner les disparités entre les cantons sur le « sujet frontalier ».

Transports, intégration des « néo-frontaliers », fiscalité, résidents non-déclarés et surtout chômage… Autant d’avis et de réponses que de cantons en Suisse.


La problématique des transports

Pour Bâle-ville, la circulation à pied depuis Saint-Louis et la fluidité du trafic réduiraient les crispations.

Pour Lausanne, c’est la traversée en bateau depuis Evian et le métro qui détendrait la coexistence.

Pour Genève, ce seraient les files de voitures aux heures de pointe qui exaspèrerait.

Pareil en France voisine, le maire de Valleiry (FR) se plaint des « tricheurs » aux « résidences secondaires » avec « leurs grosses voitures (et) leurs plaques suisses (et) qui ne payent pas d’impôts ».

Peut-on réduire les tensions à Genève, avec des frontaliers qui circulent à vélo et en transport en commun ? Peut-on être optimiste avec l’arrivée de la liaison ferroviaire CEVA et le réseau de tramway qui s’étend ?

Je ne le crois pas. Malgré la circulation bouchée au Locle et sur la route de Vallorbe, pas de tensions en vue en vallée de Joux et à la Chaux de Fonds. Il y a donc d’autres sources de crispation que les transports.

Des cantons sans frictions

Cela se passerait bien là où les afflux de frontaliers ont été limités et progressifs :

  • En vallées du Jura, chacun est à sa place, le frontalier vient mettre à disposition sa solide formation de technique horlogère acquise et financée en France.
  • Dans le canton de Vaud la densité de frontaliers est basse (6% )
  • A Bâle-ville, la baisse de l’activité dans la chimie et la pharmacie est compensée par un recentrage vers le service. Cette évolution s’accompagne d’un remplacement progressif de frontaliers français par des allemands.

Genève sous tension

Il semble que là où il ya tension, c’est là où les évolutions ont été les plus rapides.

Il y eu d’abord une montée progressive avec des générations de « frontaliers de proximité » de Savoie ou de Franche Conté. Puis des arrivants d’Europe du sud qui s’installèrent côté Suisse. Chacun se positionnait dans des niches spécialisées sans haute qualification.

Il y a 30 ans, la première vague de « frontaliers d’expertise » du tertiaire ont afflué à Genève. Techniciens, cadres intermédiaires, fonctionnaires internationaux ont été positionnés sur des postes de bon niveau dans les entreprises.

Puis se déplacèrent les « frontaliers de budget », Suisses qui optimisaient leur budget et leur qualité de vie en venant s’installer en France voisine. Ces dernières vagues ont attisé la compétition dans les entreprises et en France voisine (prix des locations, taille des maisons, et … cylindrée des voitures).

Avec la globalisation, c’est l’emballement, des postes du secteur tertiaire à faible valeur ajoutée sont délocalisés.

A Genève, le niveau de chômage de 5,6% (source SECO), 5% (source Canton) s’approche du double de la moyenne Suisse. Il est supérieur de 1% par rapport à Vaud et Neuchatel.

En même temps, le tertiaire à forte valeur ajoutée se développe.
Des nouveaux arrivants sont surdiplômés, expatriés de multinationales, fonctionnaires internationaux, cadres de fonds d’investissement, intervenants sur le marché des matières premières.

Comme en matière d’éducation, de santé de proximité, et d’habitat, la France voisine a de solides arguments, ils décident de s’installer en France Voisine. Bon nombre de leurs collègues Suisses les suivent.

Pour réduire les tensions, les traiter à la source

Réduire les tensions, c’est adresser :

  • La difficulté à fournir localement suffisamment de hauts diplômés
  • Les difficultés pour les petits salaires de chaque coté de la frontière
  • La frontière qui limite sans protéger
  • La construction de logements …

Ces enjeux seront traités efficacement quand ils le seront des deux côtés de la frontière.

Avec des projets concrets qui impliquent une population qui évolue plutôt qu’avec des titres provocateurs dans les journaux.

4 Comments

  1. Bonjour,

    Plusieurs choses manquent en ce qui concerne le canton de Geneve :

    – Les suisses se plaignent que les multi-nationales emploient principalement des étrangers ou des frontaliers. C’est oublier un peu rapidement que ces boitent sont attirées par le dumping social que fait la suisse pour les attirer, et que comme elles ont généralement déjà des employés compétents, elle préfère les muter des sites qu’elles ferment plutôt que d’embaucher local. (c’est mon cas).

    – les genevois se plaignent d’avoir trop de frontaliers : peut etre devraient-ils regarder aussi le nombre de boites qui sont fondées par justement des frontaliers (SSII en particulier). Sans eux, les dites boites n’existeraient pas et ca ferait encore moins de travail pour les suisses.

    – enfin, il y a de GROS problèmes de racismes des 2 cotes de la frontière. Les « Frouzes » et autres « Shadock » d’un cote, contre les « OuinOuins » et noms peu flatteur de l’autre.

    Mais pourquoi avoir passez sous silence les problemes des Francais qui habitent en zone frontaliere et qui volent un déferlement de plaques blanches ? Pas uniquement au niveau des « prix des locations, taille des maisons » :
    Peut être que ca se passerait mieux si le suisse qui débarque en France n’arrivait pas comme dans un pays conquis ? Peut être que ca se passerait mieux s’il évitait de cracher sans cesse sur le pays qui l’accueille ? et je passe sur les plaques blanches qui balancent leurs cochonneries par la fenêtre des la douane passée.

    Si la dernière catégorie est bien heureusement marginale (quoi que !), mais une simple balade dans un super-marcher a Annemasse ou La Roche, avec les esgourdes ouvertes, montre a quel point ces personnes respectent le pays dans lequel ELLES ONT CHOISI D’ÉLIRE DOMICILE.

    Cordialement

  2. Dans les adminiustration, on ne recrute plus de frontaliers..cela se fait en catimini..
    C’est la cas aux HUG, au CTI de geneve..
    les MJC a placé ces pions..
    vrai de plus en plus de nos jours avec cette crise de merde
    Plus possible de trouver un job pour un frontaalier ..cela fait 6 mois que je cherche et rien

  3. il y a toujours la possibilité de se reformer dans un métier très spécifique tel que dans les chemin de fer fédéraux( CFF).

  4. essayer http://www.cff.ch / jobs carriere. ils rénumèrent très bien meme en formation

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